[Débat] Parlons de Tours - Lyon
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[Débat] Parlons de Tours - Lyon
Bonjour à tous,
On annonce qu'au changement de service 2013, les Nantes - Lyon seront, à la place des X-72500, assurés en BB-22200 et Corail jusqu'à Nevers puis en 67400 jusque Lyon, en passant par Saint-Germain-des-Fossés (SGDF), Roanne et Saint-Germain-au-Mont-d'Or (SGAMO). Comme une petite bombe : à l'ère du tout-automoteur, à l'ère où le mythique "Aubrac" qui jadis affichait deux locomotives en tête avec une dizaine de Corail est réduit à un voire parfois deux 73500, au moment où le Cévenol est raccourci à 3 voitures et est privé de sa section finale et sa transformation en AGC fortement promise, où le Ventadour a perdu une bonne partie de son parcours et une bonne partie de sa longueur ; la SNCF décide de faire revivre ses Corail. Un petit air de Languedoc-Roussillon qui cache la trace du passé sur ses voitures TER en les équipant d'une livrée pour le moins éclatante, celle de la Région.
Une aubaine pour le ferroviphile, pareil pour le voyageur ?
Le ferrovipathe est, c'est bien connu, adorateur du matériel en voie de disparition (ah, les regrettés TER 67400 + RRR) mais la SNCF ne peut continuer avec du matériel hors-d'âge et, comme dit plus haut, la mode est plutôt à l'automoteur. Alors la composition affichant locomotive et voitures est recherchée. Si les TER dans bien des régions sont encore souvent assurés avec des voitures (voitures, voitures pilote...), les Intercités disparaissent peu à peu en laissant place au TGV ou à l'automoteur comme la liaison Nantes - Lyon l'a connu. Il y a 3 ans encore, les AGO démarraient de Lyon avec une belle brochette de Corail, quand la SNCF décide d'y coller des 72500. Voilà le meilleur du diesel à la française poussé par ce qui peut être le pire, et pour cause : les 72000 ont plus de 40 ans. C'est la région Rhône-Alpes qui engage ses aspirateurs sur cette relation, avec l'arrivée massive des AGC de meilleure qualité : on décide alors d'écarter les "gueules ouvertes" du trafic TER en les engageant sur du Grandes Lignes. Et voilà pour les voyageurs une petite descente aux enfers : il n'y a pas de relais traction pour la 72000 par exemple sur les liaisons vers Tours, de plus les Corail sont plus confortables et plus insonorisés. Les X-72500 sont un poil trop bruyants et moins confortables. Mais la relation est à peu près de même durée. Et voilà qu'on annonce le passage au Corail : rebonjour le silence et le confort, chic ! Mais le passage par Nevers (et non pas directement Bourges - Moulins avec court arrêt à Saincaize) fait perdre du temps, heureusement qu'il n'y a pas changement de bout à Nevers pour la 22200 mais plutôt un relais traction (tête-à-queue) plus rapide avec une 67400 qui viendra s'atteler en queue de la rame laissant la 22200 HLP à Nevers. Mais voilà : on engage une 67400, une V140 hors-d'âge. On annonçait le retrait de ces machines à court terme, voilà qu'on voie un engin de cette série - qui aura marqué la SNCF du fait de sa polyvalence - se retrouve en tête d'un IC de Nevers à Lyon ! Certes, les 67400 assurent aussi encore le Cévenol, mais pour combien de temps encore avant remplacement par l'AGC ? Le seul remède à cela et donc au maintien des IC avec voitures sur lignes diesel, c'est la création de nouveaux engins de ligne thermiques.
Si on n'a pas d'engin de ligne thermique, pourquoi ne pas conserver la 22200 de bout en bout avec électrification de SGDF à SGAMO ?
Une question qui sera posée fréquemment : l'électrification en 25 kV du tronçon "manquant" de SGDF à SGAMO pour permettre un "tout-électrique" de bout en bout. Seulement, dans un monde où le "rapport qualité/prix" est si important, espérons que cette décision ne fera pas exception à la règle : la ligne dite "des Sauvages" adopte un tracé escarpé et montagneux, donc le 140 km/h max des 67400 sera-t-il dépassé par le V160 de la 22200 sur un tel parcours ? Pas sûr, espérons maintenant que les limitations de vitesse (inconnues par la rédaction) le permettent. Donc, à première vue, l'électrification pour un relèvement des vitesses n'est pas une bonne idée. Ensuite, il est sûr que la ficelle ne profitera pas qu'aux IC : les TER pourront passer en mode tout-électrique, mais le gain de temps sera-t-il énorme ? Parlons maintenant du Fret : le CombiWest, par exemple, pourra passer par Saincaize et gagner un bon tas de minutes ! Mais les échanges Est - Ouest ne pourront pas tous passer par les Sauvages : les rampes de plus de 20 pour mille sont difficiles. Cependant, le problème du Fret reste posé : ce pourrait être bien pratique, et c'est là qu'une alternative se pose : la ligne Nevers - Chagny. Cette dernière a de fortes chances d'être électrifiée, son profil est plus "calme" et elle offre plus de directions à l'arrivée à Chagny : on est aussi proche des lignes du Nord (vers Metz, Mulhouse, etc...) que vers le Sud (la région RA, Marseille, Nice, Perpignan...), encore faut-il qu'il y ait un gros trafic Est/Ouest ou inverse.
Si Nevers - Chagny est plus facile, alors pourquoi ne pas laisser tomber les Sauvages ?
Si on y pense, les IC peuvent tout aussi bien emprunter cette ligne, mais en passant par les Sauvages, les trains seront directement dirigés sur Lyon, on évitera la saturation de Nevers - Chagny déjà bien remplie par les TER et quelques Fret, et on permettra des correspondances à SGDF pour Clermont et Gannat. De plus, si on ne veut pas voir le même effet que Paray-le-Monial - Lozanne (retrait de la seconde voie à cause du passage de nombreux trains via SGDF), il vaut mieux en rester aux Sauvages.
Alors, finalement, quel est la solution la plus appropriée pour les IC ?
La solution de Chagny est donc excluse pour les IC. Reste à savoir le mode de traction. Pour ne pas voir la disparition des IC pour les TGV ou automoteurs, la meilleure solution serait selon moi une traction en électrique en 26000 (pour V200) - jusqu'à SGDF puis un relais traction avec une 67400 qui ne dépassera donc pas les 140 sur la section finale en attendant un nouvel engin thermique de ligne. De plus, une solution bien pratique serait l'adaptation de certaines sections à 200 km/h (hors le Bourbonnais qui le permet déjà) mais surtout pas, je le répète, l'électrification de la section finale car, comme je connais la grande maison, cela ferait encore une relation qui perdrait son IC pour un remplacement par un... TGV !
Voilà, c'était mon avis. Maintenant si vous souhaitez partager le vôtre, allez-y !
On annonce qu'au changement de service 2013, les Nantes - Lyon seront, à la place des X-72500, assurés en BB-22200 et Corail jusqu'à Nevers puis en 67400 jusque Lyon, en passant par Saint-Germain-des-Fossés (SGDF), Roanne et Saint-Germain-au-Mont-d'Or (SGAMO). Comme une petite bombe : à l'ère du tout-automoteur, à l'ère où le mythique "Aubrac" qui jadis affichait deux locomotives en tête avec une dizaine de Corail est réduit à un voire parfois deux 73500, au moment où le Cévenol est raccourci à 3 voitures et est privé de sa section finale et sa transformation en AGC fortement promise, où le Ventadour a perdu une bonne partie de son parcours et une bonne partie de sa longueur ; la SNCF décide de faire revivre ses Corail. Un petit air de Languedoc-Roussillon qui cache la trace du passé sur ses voitures TER en les équipant d'une livrée pour le moins éclatante, celle de la Région.
Une aubaine pour le ferroviphile, pareil pour le voyageur ?
Le ferrovipathe est, c'est bien connu, adorateur du matériel en voie de disparition (ah, les regrettés TER 67400 + RRR) mais la SNCF ne peut continuer avec du matériel hors-d'âge et, comme dit plus haut, la mode est plutôt à l'automoteur. Alors la composition affichant locomotive et voitures est recherchée. Si les TER dans bien des régions sont encore souvent assurés avec des voitures (voitures, voitures pilote...), les Intercités disparaissent peu à peu en laissant place au TGV ou à l'automoteur comme la liaison Nantes - Lyon l'a connu. Il y a 3 ans encore, les AGO démarraient de Lyon avec une belle brochette de Corail, quand la SNCF décide d'y coller des 72500. Voilà le meilleur du diesel à la française poussé par ce qui peut être le pire, et pour cause : les 72000 ont plus de 40 ans. C'est la région Rhône-Alpes qui engage ses aspirateurs sur cette relation, avec l'arrivée massive des AGC de meilleure qualité : on décide alors d'écarter les "gueules ouvertes" du trafic TER en les engageant sur du Grandes Lignes. Et voilà pour les voyageurs une petite descente aux enfers : il n'y a pas de relais traction pour la 72000 par exemple sur les liaisons vers Tours, de plus les Corail sont plus confortables et plus insonorisés. Les X-72500 sont un poil trop bruyants et moins confortables. Mais la relation est à peu près de même durée. Et voilà qu'on annonce le passage au Corail : rebonjour le silence et le confort, chic ! Mais le passage par Nevers (et non pas directement Bourges - Moulins avec court arrêt à Saincaize) fait perdre du temps, heureusement qu'il n'y a pas changement de bout à Nevers pour la 22200 mais plutôt un relais traction (tête-à-queue) plus rapide avec une 67400 qui viendra s'atteler en queue de la rame laissant la 22200 HLP à Nevers. Mais voilà : on engage une 67400, une V140 hors-d'âge. On annonçait le retrait de ces machines à court terme, voilà qu'on voie un engin de cette série - qui aura marqué la SNCF du fait de sa polyvalence - se retrouve en tête d'un IC de Nevers à Lyon ! Certes, les 67400 assurent aussi encore le Cévenol, mais pour combien de temps encore avant remplacement par l'AGC ? Le seul remède à cela et donc au maintien des IC avec voitures sur lignes diesel, c'est la création de nouveaux engins de ligne thermiques.
Si on n'a pas d'engin de ligne thermique, pourquoi ne pas conserver la 22200 de bout en bout avec électrification de SGDF à SGAMO ?
Une question qui sera posée fréquemment : l'électrification en 25 kV du tronçon "manquant" de SGDF à SGAMO pour permettre un "tout-électrique" de bout en bout. Seulement, dans un monde où le "rapport qualité/prix" est si important, espérons que cette décision ne fera pas exception à la règle : la ligne dite "des Sauvages" adopte un tracé escarpé et montagneux, donc le 140 km/h max des 67400 sera-t-il dépassé par le V160 de la 22200 sur un tel parcours ? Pas sûr, espérons maintenant que les limitations de vitesse (inconnues par la rédaction) le permettent. Donc, à première vue, l'électrification pour un relèvement des vitesses n'est pas une bonne idée. Ensuite, il est sûr que la ficelle ne profitera pas qu'aux IC : les TER pourront passer en mode tout-électrique, mais le gain de temps sera-t-il énorme ? Parlons maintenant du Fret : le CombiWest, par exemple, pourra passer par Saincaize et gagner un bon tas de minutes ! Mais les échanges Est - Ouest ne pourront pas tous passer par les Sauvages : les rampes de plus de 20 pour mille sont difficiles. Cependant, le problème du Fret reste posé : ce pourrait être bien pratique, et c'est là qu'une alternative se pose : la ligne Nevers - Chagny. Cette dernière a de fortes chances d'être électrifiée, son profil est plus "calme" et elle offre plus de directions à l'arrivée à Chagny : on est aussi proche des lignes du Nord (vers Metz, Mulhouse, etc...) que vers le Sud (la région RA, Marseille, Nice, Perpignan...), encore faut-il qu'il y ait un gros trafic Est/Ouest ou inverse.
Si Nevers - Chagny est plus facile, alors pourquoi ne pas laisser tomber les Sauvages ?
Si on y pense, les IC peuvent tout aussi bien emprunter cette ligne, mais en passant par les Sauvages, les trains seront directement dirigés sur Lyon, on évitera la saturation de Nevers - Chagny déjà bien remplie par les TER et quelques Fret, et on permettra des correspondances à SGDF pour Clermont et Gannat. De plus, si on ne veut pas voir le même effet que Paray-le-Monial - Lozanne (retrait de la seconde voie à cause du passage de nombreux trains via SGDF), il vaut mieux en rester aux Sauvages.
Alors, finalement, quel est la solution la plus appropriée pour les IC ?
La solution de Chagny est donc excluse pour les IC. Reste à savoir le mode de traction. Pour ne pas voir la disparition des IC pour les TGV ou automoteurs, la meilleure solution serait selon moi une traction en électrique en 26000 (pour V200) - jusqu'à SGDF puis un relais traction avec une 67400 qui ne dépassera donc pas les 140 sur la section finale en attendant un nouvel engin thermique de ligne. De plus, une solution bien pratique serait l'adaptation de certaines sections à 200 km/h (hors le Bourbonnais qui le permet déjà) mais surtout pas, je le répète, l'électrification de la section finale car, comme je connais la grande maison, cela ferait encore une relation qui perdrait son IC pour un remplacement par un... TGV !
Voilà, c'était mon avis. Maintenant si vous souhaitez partager le vôtre, allez-y !
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